Cher Monsieur de la Perrière, Cher Rémy Aron,
Je suis ravi de la création des Cahiers de Chine dans le magazine Univers des Arts et souhaite y apporter mon humble contribution.
L’art s’est développé en lien étroit entre la France et la Chine, en particulier dans le domaine de la peinture à l’huile où l’art chinois bénéficie directement de l’influence française.
Au début du siècle dernier, les peintres à l’huile chinois de la première génération ont traversé les océans pour rechercher et apprendre cet art. Ils ont fini par introduire tout le système d’enseignement de la peinture à l’huile en Chine, jetant ainsi les bases de l’éducation artistique chinoise.
Après un centenaire d’évolution, dans le processus d’apprentissage du langage et les formes de la peinture à l’huile occidentale, la peinture à l’huile chinoise s’est délibérément engagée dans une voie d’exploration différente de celle du développement de la peinture à l’huile occidentale.
Ce choix reflète le tempérament et la qualité esthétique de la Chine.
C’est une démarche difficile, mais malgré la différence des contextes historiques des diverses époques, les peintures à l’huile chinoises ont toujours été basées sur des peintures à l’huile européennes mais n’ont jamais abandonné l’influence de la culture traditionnelle chinoise.
Plusieurs générations de peintres ont déployé des efforts considérables pour étudier les classiques occidentaux tout en investissant de profondes émotions dans la réalité chinoise.
Dans le contexte des grandes transformations dans la société chinoise au début du 20e siècle, les peintres ont intégré dans leur création la quintessence des deux grandes traditions artistiques et ont été marqués par leur époque et leur réalité, afin de forger les caractéristiques spécifiques de la peinture à l’huile chinoise.
Nous sommes reconnaissants pour la contribution de l’art français à la culture humaine. Paris est depuis le 19e siècle le berceau où se réalise le rêve des artistes. Malheureusement l’Occident ne cesse aujourd’hui d’abandonner ses traditions et les tendances trop « contemporaines » affectent les jeunes artistes chinois.
Les artistes des deux pays doivent revisiter leur histoire et leur réalité, et mener des discussions utiles sur tous les aspects de la vie artistique, afin de faire marcher notre art sur le chemin de la vérité.
J’espère que les rubriques ouvertes dans votre magazine auront dans l’avenir un impact positif sur l’art chinois et français.
Je voudrais rendre hommage à votre contribution afin que tout aille pour le mieux !
Yang Feiyun
Le 23/02/2019
J’adhère complètement à l’analyse de M. Yang Feiyun quant à la contemporanéité de l’art occidental actuel. Peut-être faut-il avoir le recul d’une origine culturelle différente pour être plus objectif.
Longue vie aux cahiers de Chine dont je pressens qu’ils participeront à une renaissance civilisatrice…